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« ZLECAF », la volonté continentale de stimuler la croissance économique

La zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) est un accord commercial qui vise à rassembler les 55 États membres de l’Union africaine. Il est aussi l’un des projets phares de l’agenda 2063 de cette structure continentale. Entrée en vigueur en 2019 lors de la 12e session extraordinaire de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’UA en Niamey, au Niger, la ZLECAF a une portée qui comprend plusieurs domaines tels que le commerce numérique et la protection des investissements et le libre-échange.

L’Afrique a amorcé le chemin vers le développement de son secteur commercial à travers la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine. Cette dernière couvre un marché de plus de 1,3 milliard de personnes sur le continent. Elle va donc contribuer à la facilitation des échanges, à la réduction des formalités administratives, à la simplification des procédures douanières et à l’intégration des entreprises africaines dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. La réussite de ses missions assignées passera par la volonté et l’unité entre les Etats africains. Mais de manière concrète, il représente à lui seul plusieurs opportunités de croissance économique en Afrique, entre autres :

• Sortir 30 millions d’Africains de l’extrême pauvreté et augmenter les revenus de près de 68 millions d’autres qui vivent avec moins de 5,50 dollars par jour ;
• Augmenter les exportations de l’Afrique de 560 milliards de dollars, principalement dans le secteur manufacturier ;
• Stimuler des gains salariaux plus importants pour les femmes (10,5 %) que pour les hommes (9,9 %) ;
• Augmenter les salaires des travailleurs qualifiés et non qualifiés : 10,3 % pour les travailleurs non qualifiés et 9,8 % pour les travailleurs qualifiés.

Un accord pour stimuler le commerce continental

En juillet dernier, le Groupe de la Banque africaine de développement et le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine ont signé un protocole d’accord pour un programme de soutien de 11,24 millions de dollars afin d’améliorer la mise en œuvre efficace du Secrétariat. Cet accord se concentra sur le renforcement institutionnel du secrétariat de la ZLECAF, le soutien du secteur privé à la mise en œuvre de la ZLECAF et le soutien des chaînes de valeur régionales et continentales résilientes.

Ce protocole stimulera « le commerce continental et la transformation économique, conformément à la vision de l’Agenda 2063 de l’Afrique que nous voulons », a rassuré Fal Yacine Fal, qui a signé le protocole au nom du Dr Akinwumi Adesina du Groupe de la Banque africaine de développement. Cette mutualisation d’efforts « renforcera aussi la capacité du Secrétariat et facilitera le démarrage d’échanges commerciaux significatifs dans le cadre des préférences de la ZLECAF », a expliqué pour sa part Wamkele Mene, secrétaire général de cette organisation. La signature de ce protocole sera suivie par des initiatives visant identifier de nouvelles opportunités commerciales et économiques pour les femmes et les jeunes africain.

La ZLECAF pour lutter contre la pauvreté en Afrique

Selon le rapport de la Banque mondiale intitulé « La Zone de libre-échange continentale africaine : effets économiques et distributifs », à la suite de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine, les régions du continent africain connaîtront une baisse sensible de personnes vivant dans l’extrême pauvreté suite aux opportunités de commerce et à la facilitation des échanges qu’elle créera. En effet, en Afrique de l’Ouest, la baisse sera de 12 millions de personnes vivant dans la pauvreté. L’Afrique centrale, connaîtrait pour sa part une baisse de 9,3 millions de personnes. En Afrique de l’Est, la baisse sera de 4,8 millions alors qu’en Afrique australe c’est au moins 3, 9 millions qui quitteront la pauvreté grâce au ZLECAF.

Cependant en dépit des objectifs louables, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), a encore un long chemin pour réussir ses missions assignées. Pour Christian Abadioko Sambou, dans sa réflexion sur « les défis de la Zone de libre-échange africaine sont aussi sécuritaires », les violences armées et l’activisme des groupes terroristes ne faciliteront pas la circulation des personnes et leurs biens aux frontières de plusieurs pays en Afrique.

La ZLECAF face aux défis de gouvernance

Pour ce chercheur en Sciences politiques à l’Université de Lille, « l’engagement dans la Zone de libre-échange continentale africaine implique pour les États de renoncer à une partie importante de leur souveraineté ». Des concessions qui impulseront une nouvelle dynamique dans les relations et la pacification des Etats en Afrique. « L’accroissement des échanges entre les États et les peuples aura pour avantage de créer des intérêts mutuels et des biens communs », écrit-t-il. Il créera aussi « les interdépendances encourageront les acteurs à régler leurs différends à l’aide des lois, des normes du marché et de la concurrence », ajoute-t-il.

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Auteur·e

lumiere

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